De nombreuses personnalités, d’horizons diverses, ont souhaité apporter leur soutien à notre association. Chacun a une « histoire » avec Alain DECAUX et témoigne de son lien avec cette personnalité si chaleureuse et aux amitiés très variées. Cliquez sur les liens en jaune ci-dessous pour lire leur témoignage.
Le 30 novembre 2002, par un froid glacial, Alain Decaux accueillait son meilleur ami au Panthéon par un retentissant. Alexandre, enfin te voilà !
Vous l’aurez compris, il s’agissait de son cher Alexandre Dumas. Pour celui qui avait fondé La Société des Amis d’Alexandre Dumas trente-et-un an plus tôt, et qui n’avait ménagé ni son temps ni son énergie pour réhabiliter la demeure du Grand Homme, c’était un honneur et une consécration. Dans les dernières années de sa vie il lui écrivit même un Dictionnaire amoureux.
Aussi, lorsque notre ami Frédéric Nancel nous annonça vouloir créer une Association des AMIS D’ALAIN DECAUX avec ses amis cantiliens, nous savions qu’il serait heureux de sentir cette chaîne d’amitiés jamais démentie autour de lui, cette chaleur humaine qui rejaillit sur notre famille.
Les membres de l’association bouillonnent d’idées, pour que la mémoire d’Alain, de son amour pour l’Histoire pour tous, la langue française, la francophonie et le patrimoine lui survivent. Nous n’avons pu qu’adhérer et admirer les nombreux projets qui ont éclos. A commencer par le son et lumière qui commémorera le tricentenaire des grandes écuries lors des journées du patrimoine en septembre 2019. Puis l’année suivante, ces journées consacrées à l’histoire et au patrimoine que parrainent les plus grands historiens français d’aujourd’hui et ses enfants adoptifs que sont Stéphane Bern et Franck Ferrand.
Merci à tous ceux qui se sont mobilisés pour que ces projets se concrétisent. Sa maison l’Institut de France, son Altesse l’Aga Khan, la ville de Chantilly, les pouvoirs publics, et les nombreux amis qui ont adhéré et soutiennent cette formidable aventure.
Micheline, Isabelle, Laurent, Anne-Hélène DECAUX
« C’est avec intérêt que j’ai pris connaissance de votre courrier relatif au spectacle que vous proposez d’organiser à l’occasion des Journées européennes du patrimoine les 20 et 21 septembre 2019, pour célébrer le tricentenaire des Grandes Écuries de Chantilly.
Sensible à votre demande, sachez que l’Institut de France est heureux de vous accorder son haut patronage ainsi qu’un soutien financier qui permettra de contribuer au succès de cette manifestation.
avec l’aimable autorisation de Micheline PELLETIER-DECAUX – DR
L’Institut de France se réjouit d’accompagner un événement de nature à mettre en valeur le Domaine de Chantilly, et le patrimoine de manière générale. »
Xavier DARCOS, Chancelier de l’Institut
Alain Decaux, 100 ans mais tellement présent !
Depuis sa disparition en 2016, que d’histoires il aurait pu nous raconter, à sa façon et avec son inimitable sens du partage de l’histoire pour tous !
Je me réjouis sincèrement de toutes ces initiatives pour rendre hommage à Alain Decaux et m’associe pleinement aux événements des AMIS D’ALAIN DECAUX qui célèbrent les 100 ans de la naissance de notre Académicien, car, pour beaucoup d’entre nous, nous le considérons comme le plus illustre de nos devanciers, celui qui avec sa faconde, son talent de conteur, a su faire aimer l’Histoire à plusieurs générations de Français.
Sans jamais vulgariser l’Histoire, il a su la populariser, la rendre accessible au plus grand nombre et ses récits, à la télévision, ou dans ses livres réussissaient à captiver petits et grands. Régulièrement, à chaque sortie d’un de ses livres, il était mon invité à la radio et malgré l’amitié et l’estime qu’il me témoignait, je l’écoutais religieusement, fasciné par la précision des faits et des moindres détails, mais plus encore par la passion qu’il mettait à partager ses connaissances.
Nous nous sommes souvent revus par la suite, notamment lorsque je présentais le festival des feux d’artifice de Chantilly, magnifique domaine du duc d’Aumale dont il avait la charge au titre de l’Institut de France.
Je suis très honoré de participer aux nombreux événements qui vont ponctuer l’année 2025 pour célébrer l’héritage d’Alain Decaux,
L’histoire avec Alain Decaux est toujours bien vivante !
Ambassadeur des Amis d’Alain DECAUX.
Parrain du son et lumière : Le palais où le cheval est roi.
Franck Ferrand, aux côtés de Micheline Decaux et de Laurent Decaux.
FRANCK FERRAND est né à Poitiers en 1967. Diplômé de Sciences-Po Paris et de l’EHESS, il exerce d’abord au Service historique de la Défense, avant de se consacrer à l’écriture : il sera l’auteur d’une vingtaine d’essais, de romans et de beaux livres en lien avec l’Histoire.
En 2003, il publie chez Perrin son premier ouvrage sur Versailles – au même office qu’une biographie de saint Paul par Alain Decaux. C’est ce dernier qui lui conseille alors de mettre son talent de conteur au service des médias – l’on connaît la suite : quinze années ininterrompues sur l’antenne d’Europe 1 (dont neuf ans aux commandes l’émission-culte « Au cœur de l’histoire »), plus de 40 numéros de « L’Ombre d’un doute », en prime-time sur France 3 – pour ne rien dire du one-man-show « HistoireS », qu’il propose à tous publics depuis 2016.
Actuellement, Franck Ferrand est présent tous les jours sur l’antenne de Radio Classique, et toutes les semaines sur celle de France 2 aux côtés de Michel Drucker. Il assure également, tous les ans, le commentaire « histoire et patrimoine » du Tour de France.
Sa gratitude envers Alain Decaux n’a d’égale qu’une fidélité sans faille à sa mémoire.
Les Grandes Écuries sont pour moi l’œuvre de ma vie.
J’en suis tombé amoureux dès que je les ai vues il y a soixante ans et j’ai voulu les sauver de l’abandon où elles étaient, en les faisant connaître. Avec ma femme Annabel et mes filles, j’ai alors créé par inspiration, en y mettant toute mon âme, le Musée Vivant du Cheval, sans subvention.
Nous avons transformé l’intérieur du bâtiment pour en faire un musée et offert en 1989 la statue de la Renommée, décapitée à la révolution, acte énorme de mécénat pour la petite entreprise familiale, qui a ainsi redonné aux Grandes Écuries, sa splendeur d’origine.
Alain Decaux m’a demandé de céder le Musée Vivant de Cheval pour la création de « la Fondation pour la Sauvegarde et le Développement du Domaine de Chantilly ».
Le Musée était alors le plus grand Musée Vivant du Cheval au monde, 4 500 000 visiteurs en 25 ans, une entreprise florissante qui payait la 2ème taxe professionnelle de la ville – 15 000 articles de presse en témoignent – grâce à ses spectacles, son côté vivant et pédagogique se mettant à la portée du grand public.
J’ai accepté par amour du lieu car l’Institut n’aurait pas eu les moyens de le restaurer comme la Fondation a pu le faire. Je peux y monter tous les jours, Sophie, ma fille continue mon œuvre par ses spectacles et je suis certain que mon âme, après mon départ, restera dans ce lieu.
Et dire que les Grandes Ecuries de Chantilly ont trois cents ans !
Que d’événements les ont traversées pendant ces trois siècles ! Créées par un prince visionnaire qui a eu l’incroyable idée de les installer non pas, comme de simples communs derrière le château, mais de les ériger seules tel un palais ! Ce qui en fait leur véritable originalité.
Grâce à mes parents, je connais les Grandes Écuries depuis mes 11 ans !
En 1982 ans, ils créaient le Musée Vivant du cheval pour sauver ces écuries et partager auprès du public leur passion du cheval. Le virus m’a gagnée. Depuis, j’ai toujours été fascinée par la somptuosité du dôme, exceptionnel écrin pour magnifier la grâce du cheval. En 2006,Son Altesse le prince Aga Khan crée la Fondation pour la Sauvegarde et le développement du Domaine de Chantilly avec un musée du Cheval revisité en 2013.
Alain Decaux a été d’un exceptionnel soutien pour Chantilly. Amoureux du domaine, je le vois encore visiter ces lieux aux côtés de Micheline, son épouse. Des yeux pétillants, un sourire aux lèvres et beaucoup de bienveillance pour chacun. Aujourd’hui, Frédéric Nancel, venu grâce à Alain Decaux à Chantilly, crée l’Association et le spectacle du Tricentenaire. Son amour pour l’homme d’histoire et sa passion pour le Domaine de Chantilly ne l’ont pas quitté. Frédéric a eu l’idée de monter ce son et lumière qui voit le jour grâce à sa pugnacité et sa passion et je l’en remercie..
Co-Président du Festival 2020, L’HISTOIRE POUR TOUS
Dans la lignée des historiens qui, refusant la sèche érudition, se sont attachés à rendre l’Histoire vivante auprès du plus grand nombre – on songe à des hommes aussi différents que Jules Michelet, Augustin Thierry ou G. Lenotre -, Alain Decaux occupe une place singulière. Sans doute fut-il l’un des premiers à utiliser les médias modernes : la radio, où un public instruit suivait assidument des émissions de grandes qualités, puis la télévision en plein essor, qui ne négligeait pas alors d’aborder la culture à des heures de grande audience.
Beaucoup se souviennent de son émission La Tribune de l’Histoire et de sa dramatique de 45 mn tous les samedis soirs sur France Inter en compagnie d’André Castelot et de Jean-François Chiappe, ou les reconstitutions historiques soignées, malgré la pauvreté des moyens, de La Caméra explore le temps, dues au talentueux Stellio Lorenzi, que l’on pouvait voir sur la première chaîne de l’ORTF.
Que dire aussi de ses spectacles monumentaux montés au Palais des Sports avec Robert Hossein, qui ont connu de prodigieux succès, Notre-Dame de Paris, Danton et Robespierre, L’Affaire du courrier de Lyon, Celui qui a dit non, Ben Hur, etc ? Ou de sa campagne fort remarquée dans le Figaro Magazine dénonçant l’état catastrophique de l’enseignement de l’histoire ? Ou encore de son œuvre en tant que ministre délégué en charge de la francophonie ?
À la vérité, ni la conjoncture, ni la technique, ni l’inspiration revendiquée d’Alexandre Dumas ou de Victor Hugo ne suffisent à expliquer sa célébrité. Ses succès bien mérités, ce travailleur acharné les devait à ses qualités propres : il savait à merveille conjuguer la clarté du conteur et la rigueur du chercheur, tout en créant autour de sa personne une empathie naturelle.
Qui ne se souvient de son regard fixe et impressionnant, plongeant dans la caméra, et du jeu persuasif de son index destinés à entraîner la conviction. Du grand art ! L’homme était chaleureux par nature. Dans tous les personnages qu’il évoquait avec maestria – hormis les monstres, bien sûr – il cherchait la touche d’humanité sincère, les élans de cœur et de liberté, y compris chez un révolutionnaire marginal longtemps décrié comme Auguste Blanqui. Son sens inné de la justice le conduisait à vouloir réhabiliter les oubliés ou les maltraités de l’Histoire.
Permettez-moi d’évoquer quelques souvenirs personnels. Il m’a fait confiance d’emblée en acceptant, en juin 1963, de publier un premier article dans la revue qu’il avait fondée trois ans plus tôt, l’Histoire pour tous. Nous ne nous connaissions pas. J’avais alors dix-huit ans. D’autres articles ont suivi en 1965, 1966 et 1967.
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 1970, avec le délicieux Jean Prasteau, historien et chroniqueur au Figaro, lors du tournage d’une séquence télévisée sur le mystère du Masque de fer, sujet sur lequel je venais de publier mon premier livre à la Librairie Académique Perrin, notre éditeur commun, en attendant de partir pour mon service militaire ! Cela se passait à l’entrée des sous-sols de l’hôtel de Sully à Paris. J’étais dans une fort grande inquiétude face à la caméra. Il fallut refaire les prises et dépenser plusieurs mètres de pellicule. A peine arrivé sur les lieux du tournage, lui, très habitué aux médias, sut me rassurer, me mettre à l’aise. Grâce à lui, la suite de l’interview se déroula sans encombre. La bienveillance était un de ses traits de caractère.
Nous nous revîmes plusieurs fois à la Maison de la Radio sur le plateau de La Tribune de l’Histoire, où j’étais invité, soit par André Castelot soit par lui.
Je me souviens aussi de quelques émissions de télévision, l’une en particulier avec Pierre Bellemare. Avant de passer à l’antenne, il s’isolait un moment pour se concentrer et repasser méthodiquement dans sa tête ce qu’il allait dire sans la moindre erreur ni la moindre hésitation de langage : technique qu’il utilisera de façon systématique et tout à fait remarquable pour ses émissions « Alain Decaux raconte ». Jamais d’improvisation ! Tout était chez lui le fruit d’un minutieux travail de préparation, où la mémoire jouait un rôle essentiel. « Alain Decaux, forçat de l’Histoire », avait titré un jour France-Soir.
Je me souviens aussi de sa remise d’épée d’académicien à la Maison de la radio, au milieu d’une foule admirative et enthousiaste. Je l’avais félicité, lui le grand amateur de Dumas, d’entrer dans la prestigieuse compagnie des quarante mousquetaires du grand cardinal. Il m’avait remercié de son petit sourire inimitable.
Alain Decaux s’est trompé lorsqu’il assurait – sans doute par excès de modestie -, qu’après sa mort, son œuvre serait vite oubliée. Il est de fait que le grand thème dont il a été porteur, celui de « l’histoire pour tous », reste toujours vivant. Il lui doit beaucoup.
Faire connaître ses nombreux écrits et son action, perpétuer son souvenir sont les principales raisons d’être de l’association des AMIS d’ALAIN DECAUX, dans laquelle j’invite les disciples de Clio, amateurs, enseignants, chercheurs, érudits, à se reconnaître pleinement.
Président du Comité scientifique du Festival 2020
Je n’ai pas eu la chance de connaître Alain Decaux. Je me souviens l’avoir aperçu à Versailles, dans un salon du livre d’histoire, peu avant sa disparition.
À l’époque où je dirigeais le Centre Raymond Aron fondé en 1984 par François Furet qui accompagna mes premiers pas dans la carrière, j’ai pu lire aussi quelques-unes des lettres de la correspondance qu’il avait échangée avec Alain Decaux.
Le nom d’Alain Decaux, pour moi, est surtout attaché au souvenir de mon enfance.
Non par la télévision dont, comme chacun sait, il fit avec André Castelot les beaux jours : mes parents ne voulaient pas d’un petit écran chez eux. Mais par les livres, et Alain Decaux fut de ceux qui me donnèrent le goût de l’histoire. Il ne fut pas le seul bien sûr. Je pourrais citer aussi les noms d’Henri Troyat et de Philippe Erlanger…
Je fus longtemps fasciné par le livre d’Alain Decaux sur « L’affaire de courrier de Lyon », et je crois bien que ce fut là mon premier contact avec la Révolution française à laquelle j’ai plus tard consacré quelques travaux.
Alain Decaux incarne aussi, pour moi, la défense de l’histoire et de son enseignement à une époque — la fin des années 1970 — où le second était particulièrement malmené. Moins qu’aujourd’hui assurément, mais enfin, nos gouvernants de l’époque, de Georges Pompidou à Valéry Giscard d’Estaing, trouvaient qu’on lui faisait la part encore trop belle !
Alain Decaux, par un appel lancé dans Le Figaro-Magazine, fut alors à la pointe du combat pour lui rendre toute sa place dans les écoles et, plus encore, pour lui rendre les caractères — chronologie, récit, incarnation — qui permettent de l’enseigner aux enfants.
Les universitaires jugent parfois avec un peu de morgue cet « historien du dimanche » qui aimait avec passion l’histoire, sans penser pour autant qu’elle devait être ennuyeuse. Je ne suis pas de ceux-là.
Alain Decaux aura été l’héritier et le continuateur d’une manière très française d’écrire l’histoire et qui, tout en respectant les sources et en s’interdisant d’affirmer ce qu’elles n’attestent pas, ne s’interdit pas d’adoucir la science par la littérature, seul moyen de faire revivre, dans la mesure du possible, ce qui n’est plus.
ASSISTANTE d’Alain DECAUX durant 37 années
« Historien, auteur de télévision, recherche secrétaire sténotyiste, vitesse moyenne, très ordonn. possib. déplacement. Ecrire avec réf. et préten. à Alain Decaux, 7, rue Henri Cloppet, 78110 Le Vésinet. »
Tel était le texte exact de l’annonce publiée le 18 septembre 1973 dans Le Figaro. Le destin a fait que, dans des circonstances incroyables, j’ai pu être choisie parmi la cinquantaine de candidates. Comment aurais-je pu prévoir que, de cette simple annonce, allait naître une longue et passionnante collaboration de trente-sept ans ?
Sténotypiste, il m’a tout dicté pendant de nombreuses années : La Tribune de l’Histoire, Alain Decaux raconte ainsi que tous ses spectacles et ouvrages sauf ceux destinés aux enfants. J’ai donc eu le privilège d’être sa première auditrice, sa première lectrice. Ce qui m’a toujours étonnée, c’est la spontanéité de sa dictée : jamais je ne l’ai vu consulter un seul plan préparatoire, que ce soit pour les émissions de radio et de télévision ou pour ses livres.
Il avait seulement lu auparavant certains ouvrages traitant du sujet. Par exemple, pour la Tribune de l’Histoire, les dialogues des personnages lui venaient spontanément à l’esprit les uns après les autres, étant entrecoupés de la musique et des bruitages. Comment aurais-je pu oublier le premier sujet ? ll s’agissait de Dracula !
Lorsqu’il reprenait la dictée d’un livre, après être passé par la rédaction d’une Tribune de l’Histoire, d’une émission Alain Decaux raconte ou autre composition, il me demandait : « Où en suis-je ? ». Je prenais alors ma bande de sténotypie et lui dictais les dernières phrases. Aussitôt il reprenait son élan et les idées se succédaient comme si nous nous étions arrêtés la veille. Son indéniable talent de conteur faisait que tout se déroulait en images dans sa tête au fur et à mesure de la dictée : c’est là le secret qui a donné beaucoup de vie à toutes ses créations. Deux livres m’ont particulièrement marquée pendant toute cette carrière : Victor Hugo et L’Avorton de Dieu. Pour le premier, ce fut un véritable marathon pour arriver à livrer le manuscrit dans les temps : 1 035 pages.
Comment aurais-je pu penser aussi, ce 18 septembre 1973, qu’il allait être élu à l’Académie française en 1979, ministre de la Francophonie en 1989 puis Président du Collège des Conservateurs du Domaine de Chantilly en 1998 ? Que de merveilleux souvenirs de Chantilly restent gravés dans ma mémoire, où j’ai eu le privilège de travailler avec lui dans l’appartement qu’il occupait dans le Château d’Enghien, face au Château et au Musée ! Entre autres, la promenade que nous effectuions après une journée de travail dans le parc, alors que le château était fermé !
Je mesure aujourd’hui la chance que j’ai eue de pouvoir partager la passion de cet homme très érudit, mais aussi très humain et très simple. Oui, ce fut une véritable « collaboration », au plein sens du terme, sans nuage. Toujours il me demandait ce que je pensais de ce qu’il venait de dicter. Et, toujours, je lui faisais part de mes remarques si elles me semblaient justifiées.
Je ne puis aujourd’hui encore que lui exprimer tout ma gratitude pour la longue carrière que j’ai effectuée à ses côtés. Merci Alain Decaux.
Lors du premier épisode du spectacle « Chantilly, le Rocher des Trésors », j’ai tout de suite dit oui à Frédéric Nancel pour participer à ce Son et Lumière époustouflant qui célébrait avec Chantilly une page de l’art de vivre à la française et l’incroyable histoire du grand cuisinier Vatel et du château de Chantilly.
Ces histoires nous rappellent combien notre héritage culinaire est ancré dans les recettes et les Festivités du passé en mettant aussi en valeur toutes les richesses de notre patrimoine. C’est ainsi que nos métiers de bouche, nos produits, notre cuisine, nos arts de la table puisent leurs savoir-faire dans nos traditions et notre histoire, et qu’ils font rayonner notre art de vivre à la française partout dans le monde.
Aujourd’hui nous célébrons une autre fête, l’anniversaire de celui que j’ai bien connu et qui a tant œuvré pour la sauvegarde et le rayonnement du Domaine de Chantilly, mon ami Alain Decaux de l’Académie française. Il aurait eu 100 ans cette année. Je me souviens de son engagement et sa ferveur pour défendre la candidature de la gastronomie au Patrimoine mondial immatériel de l’humanité.
Alain était présent au déjeuner des chefs auquel participaient Marc Veyrat et mes amis Joel Robuchon et Michel Guérard, disparus depuis. Alain était incontestablement un grand « chef » de l’histoire et du patrimoine.
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